Etonnamment, j’ai pas mal de boulot en ce moment, et je me rends de plus en plus compte de la spécificité de ma position de musicien dit « de jazz » dans mon métier.
Je m’explique – enfin j’essaie.
Par exemple ces quelques derniers mois, j’ai été assez actif. Mon activité a été générée par de beaucoup de groupes ou d’occasions qui ont eux-même généré un, deux, voire trois concerts chacun – pas plus.
Par exemple, ces deux premières semaines de Février on vu défiler : 3 concerts avec F.Bourrec, 3 jours d’enregistrement avec le Bordeaux Big Band, un « gig » en club pour le quartet de S.Arruti avec un répértoire créé et enregistré il y a 2 ans, un « gig » avec A.Golino dans un resto avec un superbe quartet composé de musiciens de jazz réunis pour l’occasion, un « gig » en trio avec L.Fortin, la semaine prochaine, deux gigs avec le chanteur Stef Séva, et ce soir (j’écris juste avant de partir), un concert au Comptoir du Jazz avec L.Larcher, avec un répertoire que j’ai jamais joué, un trio qui n’a jamais joué ce repertoire ensemble, repertoire chanté par Laurent, et je me retrouve, 2h avant le rendez-vous de ce soir, a découvrir des partitions pour ce soir… ce qui m’amène a m’éloigner un peu de l’urgence de la situation (il faut que je regarde ces *$*ù%¨)&é§ partitions) pour tenir une réflexion sur mon job… Attention, pas de méprise, I LOVE MY JOB ! Mais combien de fois ai-je entendu « -Ah, tu es musicien, tu joue dans un groupe ? » (Quand ce n’est pas « et sinon, tu fais quoi dans la vie..? », quand c’est pas encore plus con)…
Voilà la réalité de ma façon de vivre (avec) ce métier : 7 « groupes » pour 12 « dates »…en un peu plus de 15 jours. étonnant, non ? Pas de méprise ici non plus, cette période est vraiment très active pour moi, et pas très représentative… Bon, c’est pas tout, il faut que je me remette au « survolage » de la musique pour ce soir… Parfois j’envie très fort les quelques copains que j’ai et qui jouent un seul répertoire pendant quelques années avec un groupe…. et des fois non !!!
Je pense que la réalité des musiciens – et je vous parlerai de la réalité de musicien de jazz en région (française) plus tard – devient de plus en plus tendue, il faut se divertir…il faut aussi divertir les gens (!!!!), il faut accepter des conditions qu’on avait du mal a accepter il y a 10 ans, il faut qu’on devienne « producteurs » de nos propres concerts (entendez « jouer aux entrées, ou au chapeau… »), il faut se coucher tard et se lever tôt pour essayer de rester « productif » (écrire de la musique, travailler l’instrument, enseigner – j’essaierai de vous parler aussi de la nécessité d’enseigner, mais aussi des problèmes que cela engendre…- , répéter, accessoirement avoir une vie aussi et surtout).
Bon, samedi soir, 17h55, je finis de jeter un oeil sur la musique et le groupe de ce soir dont je ne sais rien, à part qu’il est improbable (mais que, comme d’habitude, cela va vraisemblablement bien se passer !) et je pars au Gig !
Bonne soirée, et n’oubliez pas d’aller aux concerts et d’acheter les disques (pas ceux des grandes surfaces, ceux des groupes…)